Le caoutchouc, le gène de la marque Paraboot
1926
Paris, Londres, Amsterdam... Rémy Richard a le goût du voyage et des expositions commerciales, où il collectionne les médailles.
En 1926, il prend le bateau pour les Etats-Unis sans parler un mot d’anglais. Attentif aux innovations, il découvre, aux pieds des américains, les « boots » en caoutchouc, et surtout les vertus de cette matière, toute nouvelle, indifféremment appelée latex, hévéa ou gomme. C'est pour lui une révélation. Il rapporte donc cette matière, et sa technique à Tullins Fures, petite ville proche d’Izeaux, où il vient d’acheter un nouveau bâtiment d’usine.
Commence alors la fabrication de bottes et de boots garanties imperméables avec des « feuilles » de latex posées à la main, sur des embauchoirs en bois et vulcanisées dans des étuves.
Il n’est pourtant pas novateur, puisque en 1853 l’anglais Hiram Hutchinson avait déjà créé en France, une usine de bottes en caoutchouc, ancêtre du groupe Aigle, après avoir racheté les brevets de Charles Goodyear, l’inventeur de la vulcanisation, et le père de Charles junior qui mettra au point la machine à coudre, qui garde son nom.
En revanche, il invente les semelles de montagne, onze ans avant Vitale Bramani, le créateur des fameuses semelles de montagne « Vibram ». L’Histoire aime à croiser les destins !
Puis l’idée lui vient d’utiliser ce caoutchouc pour remplacer les semelles de bois si peu chères, mais si peu confortables, et ... si peu durables ?
Manque la technique ; pour ce qu’il connaît, les dessus de cuir des chaussures (tiges) sont soit cloués aux semelles de bois, soit cousus aux semelles de cuir. Impossible avec des semelles en caoutchouc.
Il met donc au point un système de fine semelle de gomme, qui peut être cousu à la tige et ensuite collé avec du latex liquide sur une semelle plus épaisse également en gomme.
Reste le problème de la vulcanisation ; une vieille presse à huile de noix (autre spécialité locale) permettra de cuire, donc vulcaniser, ces semelles dans des moules en acier
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